Salut à tous, un peu d'histoire pour compléter le message de Karim !
Les origines de la réforme
Suite à la loi HPST de 2009, le Ministère de la Santé a créé la Commission Nationale de l’Internat et du Post-internat (CNIPI) dans le but de faire des propositions visant à améliorer les modalités de formation des futurs médecins.
Au cours de 48 auditions, les représentants de chaque discipline ont pu exprimer leurs demandes et propositions d'améliorations.C'est à cette occasion qu'est apparue la nécessité d'une réforme avec pour objectifs principaux :

La clarification de l'offre de formation par la constitution d'un
référentiel de compétences spécifiques à chaque DES ;
L'actualisation de la durée des DES et
l'individualisation de certains DESC pour répondre aux avancées médico-scientifiques.

L'efficience de la formation par une
mise en responsabilité progressive séniorisée afin que l'obtention du DES garantisse d'être immédiatement opérationnel ;
Le contrôle des flux d'hyper-spécialisations en les adaptant aux besoins de santé publique.
L'aboutissement des discussions
Après des années de discussions qui ont traversé 2 changements de gouvernement, une forme plus ou moins aboutie s'est dessinée :
-
Un internat en 3 phases de mise en reponsabilité progressive : une phase Socle pour découvrir, une phase d'Approfondissement aboutissant à la thèse d'exercice, et une phase de Consolidation de responsabilité séniorisée sous le statut d'
Assistant Spécialiste.
- La création d'un
Portfolio numérique de compétences opposable et spécifique à chaque DES.
- La création des
Options pour gérer les flux d'hyper-spécialisation.
- La création des
Formations Spécialisées Transversales (FST) afin de diversifier les profils des internes pour mieux répondre aux problématiques actuelles qui ne peuvent être traitées de façon cloisonnée.
Etat actuel des négociations
Pour le moment, l'état d'avancement dans l'écriture de cette réforme ne permet pas son application. Il n'est pas raisonnable de signer pour une maison sans visiter l'étage. En effet,
le calendrier est bousculé par les élections présidentielles et le ministère souhaite sa mise en application le plus rapidement possible car aucun texte de loi ne pourra être publié entre les élections présidentielles et les élections législatives de juin.
Ainsi, le ministère souhaite que le monde médical s'engage de façon irréversible dans cette réforme alors que
de nombreux points clefs restent inconnus. Dans la mesure où les négociations sont déjà un bras de fer permanent alors que nous n'y sommes même pas entrés, alors
il ne faudra pas s'attendre à mieux quand il n'y aura plus aucun moyen de pression !
Etat actuel de la réforme
Dans son état actuel, la réforme est inapplicable :
-
la phase 3 de consolidation n'est pas encore définie en détail, en ce qui concerne ni le partage des responsabilités en cas de problème, ni la rémunération ;
-
il n'y aura ni Portfolio, ni Options, ni FST, ce qui implique de choisir sa spécialité sans aucune visibilité ;
-
les mesure de cohabitation entre les "anciens" et les "nouveaux" internes ne sont pas définies, ce qui pose problème pour les choix de stages entre autre.
De plus,
certaines maquettes de DES sont problématiques dans leur version actuelle :
-
Le co-DES "AR-MIR" Anesthésie-Réanimation / Médecine Intensive-Réanimation : le nombre de postes en MIR serait largement surévalué, donc les AR redoutent d'être cantonés uniquement à de l'anesthésie au bloc, et que la partie réanimation soit monopolisée par les MIR en sureffectif.
-
Le DES Médecine Générale : les médecins souhaitent une phase de Consolidation (une 4ème année donc) alors que le contenu n'est pas précisé, ce qui fait craindre une année de remplacements en pleine responsabilité payée comme interne.
-
Les spécialités médico-interventionnelles : les DES d'hépato-gastroentérologie, de néphrologie et de cardiologie ne seront pas alongés de 4 à 5 ans à cause du coùt jugé trop important.
-
liste non exhaustive...
Actu 18 avr. 2017 - Préavis de grève illimitée
Pour toutes ces raisons, il n'est pas raisonnable de précipiter cette réforme qui encore une fois est
nécessaire et
attendue par l'ensemble du monde médical. C'est pourquoi il est demandé de
différer d'un an la sortie des textes afin de mieux préparer cette transition.
Dans cette optique, une mobilisation est prévue le
18 avril dans tous les hall des CHU de France.
C'est à cette date que le texte passera par le CNESER (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche) pour approbation. Tout le monde est évidemment convié dans le hall du CHU Minjoz
